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1 mai 2012

Autogenèse d’Erwan Larher

 

Un grand merci à Keisha pour ce livre voyageur

 

 

Il se réveille, nu, dans une maison isolée.
Il ne se souvient plus de rien.
Il se lance dans le monde, à la recherche de son passé et de son identité.
C’est un destin qu’il trouvera, agrémenté d’une mystérieuse ange-gardien à la gâchette facile, d’un journaliste schizophrène, d’un bienfaiteur sans scrupules.
Dans son turbulent sillage, les trajectoires se déjettent, pas toujours en douceur.
D’exclu amnésique, jouet du hasard, nom de code Icare, il devient maître du jeu. Mais certains n’ont pas l’intention de le laisser faire…

***

J’avais adoré le premier opus de cet auteur, et je me suis plongée avec délice dans ce deuxième roman, j’attends avec impatience le prochain.

Un pavé qui se déguste avec plaisir et avidité. Une écriture originale, pleine de charme et d’humour qui ne nous laisse pas une seule seconde l’envie de fermer le livre. Bien au contraire, les pages se tournent avec rapidité, l’intrigue et les personnages sont captivants, et l’histoire chargée de réflexions. Accrochez-vous pour le décollage vers une planète futuriste dangereusement proche.

Une fois encore l’auteur fait preuve de dynamisme, de modernité et tranche dans le vif du sujet sans l’ombre d’une hésitation. Tellement de vérités dans ce livre, présage d’un futur qui nous pend au nez, on frémit à l’idée d’un monde devenu marionnette où l’homme se plie ou morfle  … Icare sans passé ni fil, s’impose comme la bombe qu’on jette pour pulvériser cette spirale infernale.

J’ai adoré ce personnage, sa vision du monde, sa volonté et sa détermination qui laisse l’espoir que rien n’est jamais impossible. D’autre part, une belle réflexion  sur les sentiments et en général les relations humaines… ça foisonne sans lourdeur, ça pétille sans jamais nous envahir… un juste équilibre, un vrai bonheur de lecture et une vraie satisfaction de lire un auteur qui ose sans pour autant dénigrer car simplement la vérité ou plutôt la réalité s’impose, on ne peut qu’approuver sans s’indigner… combiner dans une histoire qui décoiffe, ça donne.

Un excellent livre à lire en cette période du grand n’importe quoi, ce sont des hommes comme Icare qu’il nous faudrait pour éclairer l’humanité. Livre à envoyer à tous ces prétentieux qui avec leurs promesses et leurs grand discours osent nous dire qu’ils sont les meilleurs, les indispensables voire les sauveurs… Fort heureusement, il reste sur terre des hommes sages qui gardent l’espoir d’un monde différent , malheureusement ce n’est pas pour aujourd’hui, on en est encore à la guéguerre des clans….

A quand l’homme intelligent, neutre,  et humain … Ikéa, Icare, Arsène,  on t’attend !

Pour définir en un seul mot ce livre  : GENIAL !

Encore merci à Keisha et à l’auteur pour ce moment de bonheur.

ps : mes excuses, pas mis de passages, ils sont trop nombreux, et à choisir je préfère que le prochain lecteur découvre comme moi les pépites au fil des pages … vous allez vous régaler…

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28 février 2012

Ce que je suis en réalité demeure inconnu

Ma lecture du moment, un livre acheté dans une superbe librairie  en Bretage voilà bientôt deux ans,enfoui sous ma Pal, une envie de Virginia Woolf, et quel bonheur de la retrouver. 

Lire ses correspondances permet de lever quelque peu le voile de cette auteure, sans doute aborder ses prochains romans différemment. Un vrai régal et une rencontre d'une femme hors du commun... je n'ai pas encore fini, que déjà je vous conseille ce livre si vous êtes une adepte de Woolf, des lectures espitolaires et surtout si vous rencontrez des difficultés à pénétrer dans l'univers de cette talentueuse auteure, la connaître un peu mieux pourrait vous aider à mieux l'aborder. 

On peut ainsi cheminer à ses côtés, approcher son quotidien, ses humeurs, et réflexions sur l'humanité, par ses lettres, une époque défile, se métamorphose et bien sûr l'écriture "reine" de ces pages vous ravira dans tous les sens du terme.

Tout un royaume qui s'ouvre à vous, émerveillement d'un style, d'un personnage malgré ses côtés parfois un peu trop aiguisés, mais ce tranchant ne donne-t-il pas aussi ce piment sucré-salé à ses mots.

De très belles réflexions qui s'offrent également par cet épistolaire. Un livre riche en découverte.

 

 

8 février 2012

Un billet pour un livre pour se fondre dans la lumière de l’or ! ….

Bougie

Source

L’éloignement de cet espace, parfois m’appelle à vous faire partager une lecture qui mérite d’être ici, je sais déjà que l’une d’entre vous en sera ravie, celle la même qui sait que ce blog ne correspond plus à mes envies, à mes attentes et me mange mon temps. Toutefois, je voulais vous souffler que cette auteure si peu médiatisée , je ne l’aurais pas connue sans mon blog, sans l’Or. Déjà vous savez qui est-ce ? Mais je n’ai pas envie non plus de faire un billet comme tant de fois, même schéma, même forme, même résonnance creuse, nue… Juste vous souffler,que la danse d’une lueur dans une pièce réchauffe plus que l’on croit. Si je vous dis, fenêtre, bougie, chambre, écrire,  avez-vous trouvé ?

C’est un livre, qui ressemble à s’y méprendre de très prés aux précédents, mais de très loin à aucun autre.

Un arrêt sur image, sa vie au point T, qu’est-ce qu’une vie en somme, un tas de bonheur, de souffrances, de vécus, de ratés, de blessures et d’amour… Qu’est –ce qui est plus fort que tout, plus beau et inexplicable ? Vous, lectrices, vous avez la réponse si dans votre chair vous avez porter le fruit de votre amour.

Et puis, ce verbe qui sans doute m’ a fait aimer cette auteure, ce verbe qui sans lui, ce billet ne serait pas, pourtant je n’adhère pas totalement à sa définition qu’elle nous donne dans ce recueil. Car oui, ce n’est pas un roman, c’est un recueil de petits textes, je ne sais comment les nommer en réalité, c’est comme une dialogue sans en être un, elle nous conte un peu, beaucoup, passionnément d’elle. Elle : mère, elle femme, elle auteure, elle tout simplement. Puis elle nous dévoile une partie de ses origines longtemps ignorées.

On se perd nullement, même si le titre évoque cette perdition dans cette ombre, l’ombre d’une vie passée, l’ombre de l’attente, l’ombre d’un avenir fragile qui a chaque instant peut s’éteindre comme la flamme d’une bougie, un souffle et puis plus rien. Nous sommes que cette bougie qui se consume, qui rayonne et réchauffe.

Si j’écris, c’est pour tenter de retrouver des éclats de ces merveilles englouties.

Si j’écris, c’est pour retrouver le chemin, les clefs de ce royaume perdu.” FL

Et coïncidence, je partais à petit pas  sur une note d’André Dhôtel, et j’ouvre ce livre je lis : “Il suffit qu’une amitié soit devenue lointaine, qu’un silence ait pesé et que le soleil brille soudain avec tant de beauté que les fenêtres semblent perdues au fond des âges” André Dhôtel … j’adhère totalement à ce qui suit dans ce livre, oui à la beauté des phrases, des mots, qui apaisent qui aident qui résonnent, écrire pour se perdre, pour se retrouver peut-être pour comprendre et oublier. .. J’aime son analyse de l’écriture malgré un bémol à cet abîme si profond. Quelque part, elle nous ouvre cette fenêtre sur un paysage à découvrir, sur cette paix et sérénité de chacun, trouver son refuge, et se laisser apaiser de tout son saoul. Sans doute, je ressens aussi ce décalage avec ce temps, cette frénésie de cette vie qui défile à tout va, un instant vouloir dire stop, et comme André Dhôtel se perd dans la contemplation d’un rayon de soleil. Respirer cette simplicité de vivre, tout à son image. Cette dimension outre mesure qui ne s’explique pas, simplement s’y fondre…voilà sans la clé d’un autre monde.

Je cite FL : N’est-ce pas à cause de cet égarement, fait d’ombre et d’oubli, que j’écris ? Pour retrouver mon chemin.

Simplement, un chemin…

Je dis merci à l’Or pour cette découverte à laquelle je m’abreuve de livre en livre, je dis merci à l’auteur de “Se perdre avec les ombres” Françoise Lefèvre d’avoir su nous livrer cette écriture, merci pour ce partage de ce verbe “Ecrire”, elle est à l’image de mon ressenti.

Je cite FL : Oublier les jours, les années à aimer, écrire, veiller comme la sentinelle que je n’ai jamais cessé d’être. Comment retrouver la clé d’un royaume perdu ? Il suffit d’une chambre de hasard, de la flamme d’une chandelle, d’un chagrin vieux comme le monde. Ecrire devient le dernier refuge. Le dernier lien. Vieillir. Ecrire. C’est pareil. C’est ramasser le petit bois mort de la vie pour en faire un livre. Mais le livre le plus lumineux, ne serait-ce pas celui dont on laisse les mots défiler sous nos paupières et qu’on écrira jamais ?

Dans l’ombre de ce blog, je reprends le chemin de la lecture, je reviendrai déposer une note de temps  à autre… sachez dire Stop, sachez ouvrir la fenêtre, prendre le temps avant qu’elle ne se referme à jamais…Bonne lecture, et à toi l’Or, un grand merci pour ces moments de lectures divines.

31 décembre 2011

Un dernier message pour clôre l'année

Cliquer pour voir l'image en taille réelle

http://www.photo-paysage.com

L'année se meurt, dans un dernier souffle, je remercie tous les abonnés, visiteurs de ce blog, et je vous souhaite, une excellente année 2012.

L'envie n'y est plus, le temps non plus,  la routine de ce blog me pèsait, il ne sera pas fermé pour l'instant, Canalblog ne nous donne pas le choix de suspendre, la seule possibilité est la suppression pure et simple, cela serait dommage d'effacer quelques années d'échanges et de partage.

Je vous retrouverai à travers mes balades chez les uns et les autres, par mail pour certains, et peut-être un autre espace autre et autrement.

Toutefois je me laisse une chance de reprendre ce "Mot à mot" qui à l'origine devait être consacré à l'écriture et poésie, les livres ont pris le dessus, envahis mon temps et mon espace me noyant dans une mer de billets à publier.

Je retrouve le chemin de la quiétude, lire sans aucune contrainte, ni horloge qui bat son tempo, plus de date ni compte à rendre : quel bonheur !

Bonne lecture à vous tous, belles découvertes livresques, et à bientôt.

 

 

 

4 décembre 2011

Un peu de nouvelles

  

DSCF0058

Absente de ce blog, qui devenait trop prenant, un changement d’horaire de travail, ma petite au collège, des problèmes informatiques,  on fait que le temps me manque cruellement pour tenir ce blog comme auparavant avec de surcroît un ordi qui n’est pas au plus haut de sa forme.

Sans doute aussi, ce besoin d’ouvrir une nouvelle fenêtre, prendre le temps ailleurs, lire sans aucune contrainte, ne plus faire de chronique, et garder que le plaisir premier de la lecture.

C’est un paysage qui peut sembler flou, un paysage de chez moi, mais si vous pouviez deviner que ce petit rien, c’est simplement le pays d’André Dhôtel, un pays où l’on arrive jamais, alors sans doute ce petit rien vous comblera d’admiration. C’est comme un arrêt sur image, prendre le temps de détail cette photo et vous y verrez comme le reflet d’un songe.

Savoir parfois couper ce rythme infernal et retrouver la douceur du temps qui passe, sans pression ni contraintes, voilà en quelques mots l’explication à cette absente latente.

 

Je remercie tous les blogueurs qui se sont inquiétés, ont demandé des nouvelles.

Mon livre “l’astronome aveugle” continue son voyage, je n’accepte que le prêt qu’aux personnes avec qui j’ai un minimum d’échanges, il est actuellement chez Alex de mot à mots.

au plaisir de vous lire, sachez que je passe parfois chez vous silencieuse mais toujours en admiration pour vos billets.

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4 décembre 2011

Les petits pots d’Adèle de Magali Clavelet

Adèle mène une vie tranquille au bord de la mer, en compagnie de son chat Sardine. Elle est un peu spéciale, elle suit un drôle de régime à base de purée d'algues et de
plancton... Un jour de cueillette , une rencontre incroyable va changer sa vie pour toujours. Une rencontre hors norme entre une grand-mère loufoque et une baleine gourmande d’où un quotidien étonnant, un humour décalé...

 

 

Un album de belle facture, les tons harmonieux amplifient la douceur et la tendresse qui se dégagent de l’ensemble. L’histoire est somme toute simple, mais toutefois originale, qui soulève le problème des animaux recueillis qu’on tente de domestiquer. Il faut pourtant se rendre à l’évidence qu’un animal est bien mieux dans son milieu naturel, même si l’humain peut lui offrir tout le confort et l’affection. Adèle, un petit bout de femme solitaire, qui a eu l’idée de faire des pots de confiture aux algues et planctons.

On s’attendrit sur ce personnage, malgré tout, j’ai ressenti, un manque de consistance dans ce livre, en conséquence je conseillerai ce livre à de très jeunes enfants qui ont besoin de simplicité et d’émerveillement. Je suis certaine, qu’Adèle sera conquérir et faire sourire nos petits bouts de chou. Toutefois sous cette simplicité se cache bien des sujets comme l’alimentation, l’amitié et l’attachement aux animaux et bien d’autres.

Quant au graphisme, que dire si ce n’est qu’ une panoplie de positif : les tons, la style, malgré peut être un trait plus grossier pour  Adèle, le tout reste équilibré. De grands tableaux à admirer, résolument, un bel album jeunesse.

Je remercie Masse critique de Babelio pour ce choix et les éditions Océan Jeunesse pour cet envoi.

 

Planches , site de l’auteur et illustrateur

21 septembre 2011

Le corps plein d’un rêve de Claudine Galea

Le corps plein d’un rêve de Claudine Galea

 

C'est une après-midi de printemps, au bord de la Méditerranée, dans un ancien village de pêcheurs près de Marseille, à la fin des années 70.
C'est là qu'elle entend Patti Smith chanter pour la première fois.
Elle, l'adolescente de seize ans, maigre et timide, entend la voix d'une autre fille maigre qui, à trente ans, avec son premier disque, est devenue une star. Et sa voix lui entre dans le corps. La grâce d'une voix. Correspondance secrète, cela s'appelle. Comme celle entre Patti Smith et Claudine Galea.
Car on projette toujours ce qu'on est, ce qu'on n'est pas, ce qu'on voudrait être, ce qu'on croit être, sur les artistes. Ils sont là pour nos rêves, nos utopies. Pour nos faiblesses. Pour nos illusions. Pour nos grandeurs.

 

 

 

***

Style original  pour une biographie décalée d’une artiste hors norme : Patti Smith. L’auteur nous ouvre les portes d’un monde parallèle au point de rencontre impossible pourtant les lois mathématiques sont parfois brisées en un point de choc, là où les ondes  n’en finissent pas de bousculer une vie.

Un monde musical, poétique, littéraire parfois aux affluents de  l’ excessif et de la fragilité mais toujours dans ce besoin de vivre ses rêves plutôt que de vivre pour rêver.

Une écriture ronde, rockeuse, l’anglais et  le français se chahutent en toute amitié.  Néophyte ne craignez rien, un anglais basique style scolaire est amplement suffisant pour ne pas perdre pied.

Sept grand moments de la vie de Patti Smith, des retours en arrière comme le remous des vagues et nous aurons le plaisir de croiser notre chère Virginia Woolf, car Patti Smith est une artiste au pluriel, chanteuse, mais aussi peintre, poète, elle a mis en œuvre des textes de Virginia, comme quoi, l’image du rock n’est pas toujours celle que l’on peut supposer. Patti est une inconditionnelle de Rimbaud, (pour la petite histoire, sachez qu’elle est venue dans nos belles Ardennes lui rendre hommage), aux influences de Bob Dylan également, nous retrouvons les teintes d’une Amérique avec la beauté d’une poésie haute de gamme.

Dans l’écho de cette double histoire, on effleure les problèmes d’une jeunesse en mal de s’épanouir, et s’émanciper, ne plus subir les ordres des parents, suivre le droit chemin misérable de tout à chacun, Patti était ouvrière, et si elle n’avait pas osé le saut, que serait-elle aujourd’hui. Une femme usée, casée, grattant ces quatre dollars pour manger. Oser vivre vos rêves voilà la moralité de ce livre.

Page 17 : Une après-midi sur la Côte Bleue, je l’ai entendue chanter et elle m’est entrée dans le corps, à l’endroit exact où le corps est tout, les sens, les émotions, l’intelligence, l’esprit, tout. La grâce d’une voix m’a traversée une après-midi de l’année 1976 au bord de la mer. Elles me sont entrées dans le corps, la femme, l’artiste, l’inclassable, la rebelle.

Chaque mélomane se retrouvera dans cette histoire, chacun dans sa vie, a fait cette rencontre fabuleuse d’une voix, d’une musique qui nous poursuivent tout le long de notre vie, et chaque nouvelle rencontre, ce jour rejaillit comme si le temps n’avait pas eu d’emprise. C’est le morceau qui nous colle à la peau, c’est une voix qui nous envoûte, des sonorités qui nous résonnent. La vibration d’une passion, d’un fil invisible entre deux mondes, cette chose indéfinissable de ce mot MUSIQUE ! Ce phénomène qui touche le corps mais aussi l’âme, qui nous transporte loin et ailleurs, qui nous réveille ou nous soulage, nous dit que le monde n’est pas uniquement ce que nos yeux peuvent voir mais bien plus, il suffit parfois prendre la peine d’y croire et de se laisser porter par cette vague déferlante qui nous emmènera au haut que tous les sommets du monde.

 

Merveilleux livre pour découvrir cette artiste qui a su contrairement à ses congénères vivre de sa musique sans tomber dans le piège des substances prisées par les artistes, elle a su être Elle, vivre sa vie malgré les noirceurs qui ont terni son existence. 

Des extraits en pagaille pour un livre papillon qui m’a donné cette envie d’écouter cette artiste à la voix incomparable. J’écoutais plus Marianne Faithfull  durant mon adolescence et c’est avec plaisir que  je redécouvre Patti Smith à travers cette biographie. Les années ont passé mais il y a comme ça des artistes qui semblent éternels, indémodables et je crois que Patti au même titre que Dylan, Hendrix, Joplin, Morrison, restera parmi les incontournables qui ont marqué la musique d’une époque loin d’être révolue.

 

 

Page 65: Je rêvais beaucoup, je rêvais à ma vie. C’est là que je me suis dit pour la première fois, tu feras ta vie comme tu la rêves, dream it, rêve ta vie, tes vies. J’en aurai plusieurs, c’est l’histoire que je me suis racontée très tôt dans ma tête.

A travers ce voyage des années 70-80, la nostalgie sans doute fleurit ici et là, mais l’espoir que porte les paroles des chansons en sourdine dans notre tête, cette force qui jaillit de ce discours, pour toutes les faiblesses et les doutes d’un ado, rend cette histoire troublante et émouvante.

La révolte d’une enfant envers l’autorité qui bride une jeunesse qui brise les rêves, cette volonté de devenir autre que l’image des parents, peut-être un peu celle de nos idôles, peut-être l’image d’une jeunesse pleine de promesse.

Beaucoup de chemins au fil des pages, énormément de point de suspension comme ça qui nous laisse dans ce doux cocon, un brin blessant quand nous mêmes nous n’avons pas su vivre nos rêves ! Peut-être que ce livre est déjà trop tard pour certains, mais pour d’autres, un message de dire oui à nos envies, briser le mur et s’échapper loin devant loin vers ce monde qui nous tend ses bras.

Je ne vous mettrai pas tous les extraits que j’ai retenus, lus et relus, j’aimerais uniquement dire que ce livre est un livre plein de rêves. Qu’on aime ou pas Patti Smith, c’est bien plus qu’une biographie, c’est bien plus qu’un livre, c’est un moment de délices.

Et bien l’essentiel : une belle rencontre avec Patti Smith, avec la musique et les mots. J’ai conscience que je suis à mille lieux d’avoir exposé toute la richesse de ce livre, mais toutes les portes restent à ouvrir pour explorer le monde de Patti Smith, je vous laisse ce bonheur : au moins entr’ouvrir en écoutant les vidéos…

Un grand merci à la librairie dialogues et le club des lecteurs pour ce partage. capture-d_ecran-2010-05-27-a-10-14-261

 

La première chanson plus rock, la deuxième plus douceavec Hey Joe

 

 

Le site officiel cliquez sur la photo

 

studio

4 septembre 2011

La forêt–dimanche en poésie

Photo : Bruno Monginoux / Photo-Paysage.com (cc-by-nc-nd)


La forêt

Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j'aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J'éprouve un sentiment libre d'inquiétude !
Prestiges de mon cœur ! je crois voir s'exhaler
Des arbres, des gazons une douce tristesse :
Cette onde que j'entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m'appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains !... Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l'herbe printanière,
Qu'ignoré je sommeille à l'ombre des ormeaux !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts, ornements d'un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d'un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D'autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j'entretiens les déserts.

 

François-René de CHATEAUBRIAND   (1768-1848)

 

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Photo : Bruno Monginoux / Photo-Paysage.com (cc-by-nc-nd)

1 septembre 2011

Soleil de minuit de Vendela Vida

À la mort de son père, Clarissa, une jeune Américaine, découvre que ce dernier n’est pas son géniteur biologique. Quatorze ans plus tôt, sa mère, Olivia, a disparu sans laisser de traces. Déboussolée, elle décide de retrouver son vrai père, lequel s’avère être un pasteur finlandais vivant en… Laponie !

Clarissa se met en route. Direction : le cercle polaire. De rencontres en révélations sur le mystère de sa naissance, elle rassemble les morceaux du passé de sa mère et du sien. Dans ce pays où le soleil ne se lève jamais, Clarissa va redonner un sens à son destin.

 


 

Clarissa, en perdant son père, découvre dans les tiroirs qu’il n’était pas réellement son père au sens « génétique », mais elle découvre encore avec plus de déception que son fiancé Pankaj le savait tout comme la mère de ce dernier. Se sentant trahie doublement, elle décide de tout quitter pour retrouver son père génétique en Laponie. Sur les traces du passé, elle ira finalement à la recherche de sa propre identité, passant des stades plus ou moins frustrants et douloureux, mais n’est-ce pas le lot d’une métamorphose. Tout comme pour devenir papillon volant dans la légèreté du vent et avec la grâce de l’insouciante liberté. Clarissa devra donc souffrir avant de s’accomplir. Elle découvre, un pays, un peuple et des traditions, son père qui n’est pas encore le géniteur. Tout est à refaire.  Elle finira sans le savoir par être hébergée au cœur du drame qui s’est déroulé voilà quelques années auparavant, ici même où elle a été conçue dans la violence et la démence de ce géniteur. Sur ce parcours, le hasard lui offrira une rencontre inattendue “sa mère” qui avait disparu sans donner de nouvelles. Un passage assez difficile, sensible mais quelque part tellement vrai.

page 233 : Je me suis surprise, sur le moment, à ressentir de la sympathie pour ma mère. Je ne lui pardonnais pas, mais je comprenais ce qui l’avait poussée à agir comme elle l’avait fait. J’étais un rappel de son passé.

Finalement, cette retrouvaille avec sa mère lui sera bénéfique même si la déception fut au comble, elle comprendra par l’histoire de sa mère sa propre histoire et l’erreur à ne pas commettre. Partir loin pour ne plus être ce que l’on a pas choisi, partir pour renaître soi-même.

Un roman qui se construit tel un igloo, un large cercle pour finir au sommet, l’arrondi de cette voûte pour mieux faire circuler la réflexion sur l’origine de notre naissance. Vouloir savoir est-ce la meilleure des choses, ou faut-il vraiment savoir pour s’accepter et s’accomplir ensuite ?

Un très beau récit qui plus est, nous fait découvrir ce pays de glace où le soleil parfois ne se lève pas ou à peine. Comme l’image de cette histoire, tant que la lumière ne sera pas faite sur ce mystère, le jour nouveau ne pourra jamais se lever.

Page 127 : Au loin, un rond blanc flottait dans le ciel, une espère de halo. Le soleil ? Il était si bas à l’horizon que c’était dur à dire. Il aurait aussi bien pu s’agir d’un lampadaire.

On apprécie également la découverte d’un peuple et  ses traditions, en l’occurrence nous partons ici « Sami » (cliquez pour en savoir plus) nommé plus communément “lapon” … on apprendra ce que c’est un Lavu:

Page 109: Le Lavu est l’équivalent du tipi amérindien. Une famille entière dormait dans le même lavu pendant la saison de pâture des rennes. Une illustration montrait qui dormait où dans le lavu. Les parents couchaient d’un côté de la tente, non loin de la partie cuisine, et près d’eux, les très jeunes enfants. Le foyer était au centre. Les aînés couchaient après le foyer et, plus loin encore, les domestiques près de la porte.

 

 

 

J’ai aimé la fin comme une délivrance pour cette jeune fille, elle est devenue ce qu’elle a estimé le mieux pour elle, en acceptant son passé pour mieux vivre son présent.

Page 234 : J’ai décidé aujourd’hui de prendre le large un moment. En écrivant cette lettre, je ne sais même pas si je ne vais pas la déchirer. Je lui ai raconté Eero, ma grand-mère, ma mère et l’homme qui l’avait prise sur la rivière. Je lui ai raconté Henrik et Kari. J’ai donné plus de détails que nécessaire ; je voulais qu’il me soit impossible de retourner vers lui. Je voulais qu’il lui soit impossible de me reprendre.

 

Je ne peux malheureusement pas vous révéler la fin sinon le charme serait rompu.

 

J’ai beaucoup aimé ce livre au ton glacial, mais pourtant on ressent une vive chaleur en admirant la métamorphose de Clarissa malgré la douleur qu’elle doit subir. C’est un mal pour un bien.

 

 

A la page remerciements, l’auteure nomme une poétesse sami Marry Ailoniedia Somby et son poème “Let the Northern Ligts Erase Your Name”  qui est le titre du livre en version originale, ce poème est la source de ce roman.

[northernlights.jpg]

Une auteure qui a su me séduire, et dont je poursuivrai sa connaissance. Avec :   se souvenir des jours heureux et sans gravité

 

Se souvenir des jours heureux Sans gravité


 

C’était une lecture dans le cadre du challenge “un mot des titres”

 

 

 

pour cette deuxième session le mot tiré au sort était “SOLEIL” comme quoi tous les soleils ne sont pas rayonnants et chauds, il y a des soleils noirs et froids… un seul soleil dans l’atmosphère mais différent selon notre position sur cette planète.

Et si je devais choisir une citation avec le mot Soleil à l’image de ce livre elle serait celle-ci : Le soleil extérieur a soif du soleil intérieur de  Jakob Böhme .

1 septembre 2011

Le soleil du désert d’André Dhôtel

Une seconde  lecture dans le cadre du challenge “un mot des titres” , le livre du hasard, pour un auteur  qui vivait modestement à quelques battements d’ailes de chez moi.

Le soleil du désert

Présentation de l'éditeur

Jonas, quinze ans, se voit expédier par les siens au lycée de la ville voisine, où il doit poursuivre ses études. Il se trouve qu'il pense à tout autre chose qu'à étudier. Il s'endort dans le train, descend à la mauvaise gare, flâne dans un bourg pavoisé pour la fête, s'amuse avec ceux de son âge, entrevoit une fille aux longs cheveux noirs et aux yeux verts qui répond an nom bizarre de Suzannah, la perd de vue... De nouveau il succombe au sommeil et se retrouve au milieu d'un bizarre désert : les gens qu'il rencontre
lui tiennent des propos incompréhensibles, un géant lui arrache sa cravate, une vieille femme lui lance à la figure des paroles peu plaisantes... Enfin Suzannah reparaît, ce qui n'est pas forcément pour simplifier les choses... Car la beauté, si elle éclaire d'un jour surprenant la sage grisaille du monde, a une drôle de façon de venir en aide à ceux qui se sont perdus en route. Dhôtel au pays des merveilles...

Biographie de l'auteur

ANDRÉ DHOTEL (1900-1991) : " Méfiez-vous de Dhôtel, aimait à dire Henri Thomas, méfiez-vous de sa redoutable simplicité ". Est-ce à force de se méfier qu'on l'a oublié ? Jean Paulhan, qui fût son éditeur, assurait que la postérité, malgré ses célèbres caprices, rangerait un jour les livres de Dhôtel au seul rang qu'ils méritaient : le premier.

***

Une histoire qui débute simplement mais qui soudain bascule dans une autre dimension. Le petit Jonas après avoir piquer un petit roupillon à l’arrière de la voiture de son oncle, se retrouve dans un pays étrange, ou les habitants ne sont pas moins bizarres que leurs propos d’une teneur abracadabrante. Jonas vivrait-il un rêve éveillé ? Le côté irréel est vraiment réussi, on doute, on tâtonne, tentant de deviner pourquoi toutes ces bizarreries qui se succèdent quand le “cauchemar” prend fin. Le voile se lève sur un mystère qui n’est qu’une suite de malencontreuses coïncidences, plus rien n’est à craindre. Tout devient clair comme l’eau de roche. Le désert n’est ici que notre champagne “pouilleuse” (je ne vais pas vous faire un cours pour vous expliquer pourquoi pouilleuse !!!). De grandes étendues à perte de vue, sans habitations, des cultures sur une terre pleine de craie . Voilà sans doute l’explication à ce titre : le soleil du désert !

Dhôtel a toujours le charme de nous embarquer dans le sillage de sa plume pour des aventures qui démarrent sur les chapeaux de roues, mais qui au final retombent trop vite comme un soufflet. Dommage j’aurais aimé une fin plus explosive, plus onirique !  Malgré tout, on apprécie la justesse de la langue épicée d’humour et de courtoisie.

Cette histoire chemine vers une moralité, les personnages espiègles, et Jonas qui se laisse aller à ce joyeux enchaînement de faits, ne sont que les acteurs de cette fable. Il rencontre des gens avec la tête dans les étoiles, quoique rien d’étonnant, quand ce personnage est un astronome : “ Simplement, dit l’homme, je m’applique à vous ramener à la réalité. Si vous suivez mes explications, vous serez mieux assuré d’avoir un esprit clair et éveillé. En outre vous prendrez conscience d’habiter une planète solitaire dans le firmament, et vous ne vous étonnerez pas d’être un peu perdu. Au contraire, vous serez heureux et surpris que les étoiles vous situent, malgré tout, dans ce monde infini, et vous n’aurez plus à vous soucier de connaître le nom d’un misérable département. “

Au début de ses mésaventures Jonas n’avait qu’une idée en tête, savoir où il avait atterri, et comment rejoindre le lieu où il devrait se trouver. Après l’astronome, il croise aussi un géant, puis un garçon somnambule Victor qui ne semble pas plus endormi que Jonas et pas très sensé, la tête lui aussi dans les étoiles. Jonas, commence doucement à abdiquer à vouloir comprendre le sens de toute cette histoire farfelue : “ ----le visage tourné vers les étoiles, oubliait qu’il était Jonas Souchalant, futur élève de première au lycée. Simplement étonné d’être vivant, dans le lointain des espaces fourmillant d’étoiles. “

Puis il y a cette fille étrange, Suzannah, fascinante avec un regard d’un vert éblouissant. Jonas est tombé sous le charme, comme envoûté par ce regard pénétrant : “ Jonas parvenait difficilement à rassembler ses pensées. Ce fut d’abord l’image de Suzannah, qui s’imposa à son esprit et à son cœur. Le visage de Suzannah, qu’il avait longuement examiné tout à l’heure, à la porte de ce faux manoir, apparaissait différent, et les regards de ses yeux verts avaient une acuité dénuée de toute amitié. Mais cette image était pénétrée d’une lumière qui, sans adoucir les traits, leur donnait une beauté qu’il semblait impossible de comprendre jamais. Un visage hors d’atteinte comme un espoir impossible. “

Suzannah, fuit une sœur, qui elle  désire retrouver sa sœur bien aimée. Toute une manigance se montera avec l’aide de Jonas et les habitants pour résoudre ce problème. La fin est heureuse, tout finit bien comme dans les contes de fée.

 

En résumé, une lecture plaisante sans grande prétention mais qui pourtant nous embarque dans un monde à la frontière du réel et du rêve.

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